21, rue des Trois-Maries
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localisationBibliothèque municipale de Lyon / P0979 005 00267
technique1 photographie numérique : couleur
descriptionInscription(s) sur l'image : "Dans cette me vécut / Gérard Desargues / rénovateur de la géométrie, / ingénieur et architecte / 1591-1661" (plaque mémorielle).
historiquePlaque inaugurée le 28 octobre 1961.
historiqueAmi de Descartes et maitre de mathématiques du jeune Blaise Pascal, Girard Desargues, méconnu du grand public, a marqué l'histoire scientifique du XVIIe siècle et l'architecture de sa ville, Lyon. La vie de Girard Desargues comporte de nombreuses zones d'ombre. C'est d'autant plus dommage que ce savant a été à la fois mathématicien, géomètre "le plus original du XVIIe siècle", ingénieur, architecte, passionné de musique... Il naît à Lyon le 21 février 1591 dans le quartier Saint-Georges. C'est le dernier d'une grande fratrie. Son père exerce la profession de notaire royal, Sa famille est originaire de Condrieu à une quarantaine de kilomètres en aval de Lyon. Il reçoit le baptême en l'église Sainte-Croix dont les ruines ont été mises à jour dans le jardin archéologique qui jouxte la cathédrale Saint-Jean. Ce square porte aujourd'hui le nom de Girard Desargues. Entre 1605 et 1621, il est marchand de suie dans la maison de ses frères. Esprit curieux, il semble s'être formé lui-même à la géométrie et à la perspective. Il rencontre à Lyon des architectes réputés comme Etienne Marrellange "l'architecte des jésuites" puis se rend à Paris vers 1625 où il va développer ses activités scientifiques. Ses premiers projets portent aussi bien sur une machine hydraulique pour la distribution d'eau que sur une méthode d'apprentissage de la musique. Il entre alors dans les cénacles scientifiques parisiens, entamant une correspondance avec Descartes qui va durer près de dix ans. En 1639, son oeuvre majeure : "Le brouillon project d'une atteinte aux évènements des rencontres du cône avec un plan" pose les bases de la future géométrie prospective qui sera développée au XlXe siècle. Blaise Pascal va rendre hommage à ce travail dans son "Essai pour les coniques". Girard Desargues s'intéresse aux applications pratiques de ses théories géométriques et il publie en 1640 un autre "Brouillon project" sur la coupe des pierres et la gnomonique. Son travail sur la coupe des pierres va lui valoir une vive polémique avec les tailleurs de pierres et, à partir de là, il ne va plus rien publier. Il devient alors le spécialiste des escaliers d'hôtels particuliers. Sollicité en 1646 par les échevins de Lyon qui veulent édifier un nouvel hôtel de ville dans le quartier des Terreaux, il va réaliser deux escaliers parfaitement imbriqués dans l'hôtel de ville de Simon Maupin. Il s'agit de l'escalier des archives, de forme ovale, et du grand escalier d'honneur. Il dessine aussi la fameuse maison en encorbellement sur trompe, construite en 1651 sur le pont de pierre sur la Saône, un monument de sa capacité dans l'art de la coupe des pierres. L'historien André Sreyert la décrit ainsi : "Une maison de 4 étages, dont la moitié du bâtiment était entièrement suspendue, supportée par une trompe d'une hardiesse extraordinaire et d'un effet surprenant". Il élabore également les plans du bâtiment dit de l'Hôtel de l'Europe, situé au 1, rue du Colonel-Chambonnet, près de la place Bellecour. Construite en 1653, cette demeure devint au XlXe siècle, un hôtel pour voyageurs prestigieux. Toute sa vie, Desargues reste très attaché à sa ville et il signe ses oeuvres du sigle SGDL "Sieur Girard Desargues Lyonnais" et accompagne cette signature du titre "bourgeois de Lyon". A Lyon même, il habite successivement montée du Gourguillon, quai de la Fusterie et rue des Trois-Maries lors de son retour en 1648. Un autre point d'attache important de "SGDL" se trouve à Condrieu, plus précisément à Château-Grillet, non loin de là. Il s'agit d'un domaine dont il a hérité, constitué d'une belle maison entourée de vignes. L'autre lieu important qu'il connait depuis l'enfance, est la propriété de La Roche à Vourles, petite commune située au sud de Lyon. Il faut attendre le XIXe siècle pour que la géométrie projective sorte de l'oubli et redonne à notre mathématicien sa juste place. Le théorème de Desargues est l'un des plus importants de celte géométrie. Girard Desargues décède en 1661.
note bibliographiqueLes plaques commémoratives racontent Lyon / Jean-Marc Mourier et Michel Morandet, 2017 [BM Lyon, 6900 Z0 MOU].
